17 septembre 2007

Ces monstres qui nous bouleversent.

Voilà précisément ce à quoi je faisais référence dans ce billet. Très exactement ce que je cherche à dire.

Les "monstres" qu'on tient à distance, ne sont qu'eux-mêmes des abîmés de la vie. Ce qui ne cautionne rien. Mais qui explique.

Je ne peux être mieux servie que par cette façon de clore une série de reportages aussi émotifs.

Je reprends ma conclusion de l'autre jour : Prévention, encadrement, éducation. Briser le cercle de l'isolement de ces êtres souffrants qui reproduisent des souffrances reçues.

14 commentaires:

Vincent le canneux a dit…

Bonjour ZaB,

J'ai pris le temps de lire l'article et de regarder le reportage.

Toi tu conclus ton billet par ;

>>Prévention, encadrement, éducation. Briser le cercle de l'isolement de ses êtres souffrants qui reproduisent des souffrances reçues.

Mais voilà, dans bien des cas, on ne peux rien briser du tout. Car tous ces êtres souffrants refusent d'être aidés et on ne peux rien leur imposer. Ils ne sont même pas obligés de se laisser convaincre qu'il y a un problème et de tout façon la société n'en déploie pas les ressources nécessaires.

Dans mon voisinage du légendaire quartier de Saint-Henri-les-Bains, il y a plusieurs exemples d'enfants négligés qui se reproduisent entre eux dans la souffrance reçue, et ce depuis des générations.

Des mères accouchent à 15 ans, prostituées, toxicomanes ou alcooliques, alors qu'elles n'ont même pas l'âge de passer un permis de conduire.

Tu vois ici dans mon coin c'est clair, il faudrait commencer par faciliter l'encadrement avant de songer à la prévention et à l'éducation.

Je crois qu'on en est rendus là.

Zablog a dit…

Mais pour ceux qui ont besoin de cette aide, qui parfois ont écrit en plein visage : S.O.S., aidez-moi. Comme toutes les Fanny du monde qui ont lancé des perches qui n'ont jamais été prises en considération.

Parfois, derrière ces refus d'aide se cachent des appels à l'aide. Et autant collectivement qu'individuellement, il doit y avoir des mains tendues. Car des petites vies en dépendent...

Si Fanny avait reçue cette aide, cette main tendue, il y a fort à parier que son Félix (nom fictif) ne serait pas resté des heures à pleurer tout seul dans sa chambre.

C'est une responsabilité que nous avons tous.

Je pense que ces personnes qui habitent ton quartier et qui vivent des problèmes de toxicomanie, d'alcoolisme, de prostitution (et combien d'autres situations génératrices de souffrance) ont besoin d'être pansées. Et que leur entourage a besoin d'être sensibilisé aux probabilités que le cycle se perpétue de génération en génération si l'encadrement, la prévention, l'éducation n'est pas au rendez-vous.

J'y crois moi, en ce bris du cycle. Que ça demande beaucoup d'effort, je ne le nie pas.

Vincent le canneux a dit…

Mais voilà, la société ne voudra pas y investir l'effort et je crois même qu'elle a raison, car elle n'en aura jamais les moyens.

Tendre la main, très souvent, ça coûte un bras.

Je comprend bien les conséquences du phénomène, et je suis sensible a cette souffrance. Mais il faut quand même rationaliser. Si on se posait la question à savoir si certains dispositifs sociaux n'entretenaient justement pas cette misère ?

Sans plus me couler dans une névrotique philosophie Nietzschéenne, je dirai qu'il est temps de mettre le doigt là ou il faut dans l'engrenage.

J'ai une amie qui est travailleuse sociale (en vain) et à justement travaillé 3 ans pour la DPJ. Un jour elle m'a résumé ça en une phrase :

Tu le veux ton chèque ? bin vasec !

Zablog a dit…

Il y a tout-de-même des moyens simples qui ne sont ni coûteux ni compliqués. Combattre les préjugés. Informer.

Tendre la main veut dire parfois simplement écouter l'autre et prendre soin de lui l'instant d'une conversation. Des articles comme ceux faits par K.G. font un peu ce travail et ne sont pourtant pas lourds à porter financièrement.

Si on baisse les bras et qu'on n'essaie même pas, alors, là, oui, je crois que c'est vain.

Vincent le canneux a dit…

Je te remercie d'avoir compris que je ne propose pas d'appliquer des "solutions" si drastiques dans la réalité.

Mais reste que cette phrase que mon amie à lancée un de ces jours, elle doit se le répéter souvent en elle même.

Moi j'admire énormément son courage de poursuivre en travail social, malgré le profond sentiment d'impuissance et de révolte qui l'ébranle si souvent.

Moi je pourrais pas faire ce genre de travail. Je ne maitrise pas assez mes émotions pour agir efficacement. Puis, j'ai un problème avec mon "non verbal" aussi.

Un jour j'ai été témoin d'un truc pas acceptable du tout. Je me suis simplement approché avec l'intention d'intervenir verbalement pour que ça cesse. Je devais pas être beau à voir car avant même que je ne dise un mot, elle s'est enfuie chez elle avec ses enfants et a appelée la police en racontant que je voulais les tuer.

Je suis ressorti du poste après l'interrogatoire quelques heures après. On m'a clairement signifié de laisser faire les professionnels, à l'avenir.

Ce qu'ils font, mais sans succès, ce n'est pas assez "grave" pour intervenir avec coercition.

Pourtant les résultats sont désastreux pour ses enfants, qui étaient tarés sur tous les plans dès leur naissance. Elle est enceinte, encore et elle boit, toujours.

Mon amie la brave travailleuse sociale à quitté la DPJ car elle n'avait pas la carapace, ni les moyens, qu'il faut.

Il y a lacune de moyens. Je crois que pour la majorité des ces cas, il faudrait favoriser la capacité d'intervention des gens qui sont aptes à faire ce travail. La sensibilisation et l'éducation seules ne suffiront pas.

Je me connais assez bien pour savoir que je n'aurais pas fait un bon père, alors je me suis abstenu de le devenir.

Simple non ?

Zablog a dit…

Mon blog s'est transformé en diablogue ! ;-)

Les autres lecteurs n'en pensent rien ?

Je suis un peu inquiète de lire "intervenir avec coercition". Qu'entends-tu par là ? Qu'entends-tu par "favoriser la capacité d'intervention des gens" ?

Je suis certaine que pour la plupart des travailleurs de la DPJ, les décisions prises "dans l'intérêt des enfants" ne sont jamais faciles à prendre et surtout très lourdes de conséquences à chaque fois.

Zablog a dit…

La richesse des blogues c'est de passer des conserves de cailles au rôle de la DPJ en deux cliques trois souris ! ;)

Vincent le canneux a dit…

Tu n'as pas à être inquiète, car je ne joue pas un rôle actif dans le domaine. :)

Il y en a des milliers comme ça, et la situation empire d'année en année.

"dans l'intérêt des enfants" ?, non je n'y crois pas.

Manque de moyens et manque de leviers juridiques, là c'est plus probable pour moi.

Je reviens à mon amie la courageuse travailleuse sociale. Elle m'a dit un autre truc du genre :

Si j'ai a faire à une femme battue, qui refuse de porter plainte, je respecte son choix et je repars sans même pouvoir lui dire qu'elle a mariée un trou de cul. Pour l'enfant qui s'est fait pondre en enfer, lui il n'a pas choisi.

Zablog a dit…

Mais pourtant des miliers d'enfants "en enfer" sont sortis de leur milieu d'origine malsain pour être parachûté dans des milieux ... plus sains (?) mais pas tellement plus disons nourissants puisque coupés de leurs racines.

Des racines pas très solides, j'en conviens, mais ne vaut-il pas mieux investir dans un peu d'engrais pour solidifier la racine ou est-il mieux pour la plante de se retrouver en vase clos ? Un environnement contrôlé mais dans lequel elle n'arrivera peut-être jamais à en sortir pour vivre sa vie propre et jouir également de ce que la vie a de beau à offrir ? Dans lequel la question de l'attachement restera peut-être toujours non-résolu ?

Enfin, je ne sais pas. Je me questionne et l'engrais, je trouve ça plutôt un bon investissement pour préserver son arbre en terre. Bien sûr pas à n'importe quel prix. Mais dans certains cas, je suis certaine qu'il peut y avoir quelque chose à faire. Des cas semblables à celui relaté (Fanny). À qui on donne un peu d'eau, d'engrais, d'oxygène.

Zablog a dit…

Je voulais ajouter, je suis désolée de ton incartade avec les policiers alors que tu voulais protéger des enfants. Je comprends que ce soit un sujet délicat pour toi.

Pour ton amie et son impuissance, je me demande aussi comment je tiendrais le coup.

Vincent le canneux a dit…

C'est certain que de l'éducation peu améliorer les choses, mais elle aura un effet limité. Je la considère pourtant comme un investissement très valable.

C'est sur que c'est pas avec des exemples comme celui des orphelins de Duplessis qu'on fera la promotion du rôle de l'état dans ce type de cas. Mais tu as pas idée de l'accroissement du problème.

Mais quand les gens sont incapables d'être responsables de leur propres vies, il ne devraient pas pouvoir la "donner".

Entendu à Montréal :

"Ha j'fas attention, si y m'enlèvent les enfants, y vont couper dans mon chèque."

Ça va prendre ben du fertilisant quand on pars de là.

Moi pour des gens comme ça, je sortirais les implants contraceptifs, dret la !

Bon enfin je l'ai dit.

Vincent le canneux a dit…

>>je suis désolée de ton incartade avec les policiers

Moi je suis désolé pour tous les enfants nés avec un cerveau atrophié d'une alcoolique qui en ponds un chaque année pour boire encore plus.

Je suis désolé aussi pour toutes les personnes qui ont le courage de continuer de travailler à tenter d'améliorer la situation sans en avoir les vrais moyens.

Zablog a dit…

Je trouve ça vraiment désolant, en effet, pour l'enfant, Vincent. Ça ne peut pas ne pas me toucher, s'il est question de la vie d'une enfant, par définition, il est en demande de réponses à des besoins vitaux physiques, psychologiques et affectifs de base pour pouvoir se développer « normalement ».

Mais, je n'arrive pas à me sortir de l'idée qu'elle est souffrante cette maman, aussi indigne qu'elle puisse être à tes yeux. L'alcoolisme étant une pathologie, une dépendance terrible qui peut détruire beaucoup sur son passage. Et de me dire que si on l'aidait, si on l'accompagnait, si on l'encadrait, si on mettait à sa disposition des ressources qu'elle n'a peut-être pas, ses enfants et elle ne seraient peut-être pas les victimes de ce terrible mal.

Je suis pour que le Québec privilégie l'environnement, la santé physique, le développement économique, l'immigration, toutes ces choses qui font que la société québécoise est ce qu'elle est. Et je suis bien sûr utopiste dans ma façon de présenter mes humeurs. Mais je souhaiterais que lorsqu'il est question de l'avenir de celui-ci, en l'occurence l'enfant de l'Homme, il me semble que ça présente des enjeux qui sont passablement importants.

Le Docteur Gilles Julien m'inspire beaucoup de respect à cet égard. Il soutient et outille les parents pour leur permettre d’améliorer leurs compétences et favoriser leur implication auprès de leurs enfants. Et bien sûr, par le fait même, il atteint son objectif de contrecarrer les effets de la négligence et des mauvais traitements.

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Ouille. Quand je disais que je ne savais pas où mon blogue me mènerait, je ne savais pas si bien dire ! :)

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Anonyme a dit…

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